Secteur Amiens-centre, églises de la paroisse : St-Roch, St-Jacques, Cathédrale, Sacré-Cœur et St-Leu.
Paroisses Hebdo n°321
Jésus regarde le Temple, ce chef-d’œuvre du génie humain et religieux d’Israël, et il en annonce la ruine. Cela choque les disciples, et cela nous choque encore aujourd’hui. Mais le Seigneur ne s’attarde pas à consoler les illusions. Il rappelle une vérité que toute génération finit par découvrir : aucune œuvre humaine, même la plus sacrée, n’est éternelle. Tout peut s’effondrer. Seul Dieu demeure.
Ce réalisme n’est pas un pessimisme. Jésus parle de la fin des certitudes matérielles pour mieux nous ouvrir à une fidélité qui ne dépend pas des circonstances. Les crises, les guerres, les catastrophes, les divisions familiales, tout cela traverse les siècles. Le Christ n’idéalise rien. Il invite à la vigilance, à la lucidité, à une foi qui ne se laisse pas séduire par les faux prophètes et les discours flatteurs. « Ne marchez pas derrière eux. » La tradition chrétienne a toujours compris ces mots comme un appel à rester ancré dans l’Église, là où le Seigneur donne son enseignement véritable.
Persécution, incompréhension, ruptures douloureuses jusque dans les familles : Jésus ne promet pas un christianisme confortable. Il appelle au témoignage, au courage humble de tenir sa place devant les puissants comme devant ses proches. Et pourtant, au cœur de cette dureté, se glisse une promesse incomparable : « C’est moi qui vous donnerai un langage et une sagesse. » Autrement dit, la fidélité ne repose pas sur nos capacités. Le Seigneur se tient aux côtés de ceux qui souffrent pour son nom et leur donne la force qu’ils ne trouvent pas en eux-mêmes. La phrase la plus étonnante reste peut-être celle-ci : « Pas un cheveu de votre tête ne sera perdu. »
Dans un contexte de persécution et de mort, ces mots affirment que la vie du croyant est tenue entièrement par Dieu, même quand tout semble perdu. La persévérance que demande le Christ n’est donc pas une simple endurance humaine. C’est une confiance profonde : tenir, parce que Dieu tient.
Dans un monde où les repères se déplacent, où la foi chrétienne est parfois incomprise ou ridiculisée, cet Évangile n’a rien perdu de sa force. Il rappelle que l’essentiel n’est pas la préservation de nos structures, ni la nostalgie des grandeurs passées, mais la fidélité du cœur. Les premiers chrétiens n’avaient ni sécurité, ni influence, ni confort. Ils avaient la Parole du Christ, et cela leur a suffi pour traverser les siècles.
Que ces paroles du Seigneur nous aident à avancer sans peur, à discerner sans nous laisser égarer, et à rester fidèles dans la simplicité du quotidien. La promesse est ferme : celui qui persévère garde sa vie, parce que sa vie est confiée à Dieu.
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Paroisses Hebdo n°320
Ce dimanche, l’Église célèbre la dédicace de la basilique Saint-Jean-du-Latran, cathédrale du pape. Édifiée à Rome vers 320 par l’empereur Constantin, peu après sa conversion et la fin des persécutions, elle est la première église d’Occident, la « mère et chef de toutes les églises du monde ».
La basilique Saint-Pierre, située au Vatican, est sans doute plus célèbre. C’est là que se rendent en premier les pèlerins et les visiteurs de Rome ; c’est là aussi que réside désormais le pape et que se déroulent la plupart des grandes célébrations pontificales. Pourtant, la véritable cathédrale du pape, en tant qu’évêque de Rome, demeure la basilique du Latran. C’est depuis cette cathèdre que le successeur de Pierre exerce sa mission : confirmer ses frères dans la foi et veiller à la communion entre toutes les Églises locales.
En célébrant aujourd’hui cette dédicace, nous manifestons notre communion avec l’Église de Rome et, à travers elle, avec toutes les communautés chrétiennes du monde.
Mais cette fête ne nous fait pas seulement regarder vers Rome, elle nous tourne vers le mystère de l’Église elle-même, ce peuple rassemblé par Dieu pour former un seul corps dans le Christ. Dans l’Évangile, Jésus chasse les marchands du Temple, un geste qui nous invite à purifier notre relation à Dieu. Le vrai Temple, désormais, n’est plus fait de pierres, mais c’est vraiment le corps du Christ. Lui seul peut rendre au Père l’honneur et la gloire qui lui sont dus. Et unis à lui, nous devenons des pierres vivantes de ce sanctuaire où Dieu veut habiter, façonnés par son Esprit pour être demeures de prière, de vérité et de charité.
En nous rassemblant chaque dimanche dans nos églises, nous affirmons que notre lien au Christ passe par son Église, visible et fraternelle, unie au successeur de Pierre. Par le Christ, nous pouvons alors adorer le Père en esprit et en vérité.
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Paroisses Hebdo n°319
« Si seulement j’avais plus de foi… », « Si j’avais fait autrement… », « Si Dieu m’écoutait… », Combien de fois ces petits mots glissent-ils dans nos pensées, entre regret et incertitude ?
Le “si” est humain. Il traduit notre fragilité, notre besoin de certitude, notre désir de comprendre, de maîtriser. Pourtant, à la lumière de l’Évangile, il peut devenir un lieu de conversion. C’est le cas de Marthe qui interpelle Jésus : « Si tu avais été ici, mon frère Lazare ne serait pas mort ! » Le reproche et la foi se mêlent dans cette parole de Marthe : elle critique l’absence de Jésus mais elle reconnaît dans le même temps que sa présence aurait pu tout changer.
Du doute à la confiance Abraham, en quittant sa terre,aurait pu douter : « Et si Dieu ne tenait pas sa promesse ? » La Vierge Marie, à l’Annonciation, aurait pu dire : « Si je dis oui, que va-t-il m’arriver ? » Mais tous deux ont transformé leurs “si” en un “me voici” confiant. Leurs vies nous rappellent que la foi n’efface pas nos questions ; elle les transfigure.
Nos “si” peuvent être stériles, enfermés dans le regret, ou bien féconds, quand ils sont ouverts à la grâce. Tout dépend de ce que nous en faisons. Quand nos “si” sont des reproches, ils nous paralysent. Quand ils deviennent des prières, ils ouvrent des chemins de confiance : « Et si je laissais Dieu agir ? » ; « Et si je prenais ce risque ? » ; « Et si je pardonnais ? » Le Christ lui-même, au jardin de Gethsémani, a murmuré un “si” d’une profondeur infinie : « Père, s’il est possible, que cette coupe passe loin de moi… »
Mais il a ajouté : « … cependant, que ta volonté soit faite. » Ce passage du “si” à l’abandon ; ne serait-ce pas précisément le cœur de notre vie de foi ?
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