Secteur Amiens-centre, églises de la paroisse : St-Roch, St-Jacques, Cathédrale, Sacré-Cœur et St-Leu.
Paroisses Hebdo n°248
Cette phrase est répétée deux fois dans l’Evangile selon saint Jean. La première fois, dans l’extrait proclamé ce dimanche, elle est insérée dans un contexte évoquant la Passion. Servir, le Christ, c’est le suivre, mourir avec lui pour porter du fruit comme le grain de blé tombé en terre. La seconde fois, au chapitre 14, le contexte est celui de la maison du Père, allégorie du Ciel d’où le Christ reviendra-symbole de la Résurrection - pour nous chercher après nous y avoir préparé une place. Dans l’épreuve comme dans la gloire, notre place de serviteur est d’être avec le Christ.
Certains seraient-ils tentés, tels les Apôtres Thomas et Philippe, de s’exclamer : « D’accord pour te servir Seigneur et être avec toi, mais encore faudrait-il savoir où tu te trouves » ? Le Seigneur répondrait immanquablement : « Il y a si longtemps que je suis avec vous, et [vous] ne me [connaissez] pas » (Jn 14,9) !
En effet, le chrétien qui suit les saints Evangiles, l’enseignement de l’Eglise et de ses saints, sait où trouver le Seigneur. Il se trouve d’abord dans le secret de son âme où l’orant se retranche pour y prier le Père dans l’Esprit. Il se trouve aussi dans la liturgie où son Corps mystique se rassemble afin d’y rendre, par le Saint Sacrifice de son Corps et de son Sang, le service du seul culte vraiment digne de la Sainte Trinité.
Il se trouve, trop souvent seul, dans le tabernacle où il attend l’hommage de notre visite amoureuse. Il se trouve encore auprès des pauvres, des malades et des prisonniers auxquels il s’est clairement identifié : « ce que vous avez fait à l’un des plus petits de mes frères, c’est à moi que vous l’avez fait» (Mt 25).
En définitive, il se trouve partout où nous prenons la place du serviteur de Dieu et du prochain car cette place est la sienne. Ce n’est pas pour rien que le soir du Jeudi Saint, il révèlera que ses serviteurs ne sont pas de simples domestiques mais ses amis.
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Paroisses Hebdo n°247
Les 40 jours du Carême rappellent les 40 années que le peuple juif passa au désert avant d’entrer dans la Terre promise. Pendant cette traversée, le peuple connut des moments de doute et de révolte. Lors de l’un de ces épisodes, Dieu envoya contre les hébreux des serpents qui les mordirent, et beaucoup moururent. Après avoir reconnu leur faute, ils demandèrent à Moïse d’intercéder pour eux. La réponse de Dieu fut étonnante : plutôt que d’interrompre simplement leur venue, il demanda à Moïse de fixer un serpent en bronze sur une hampe, et quiconque serait mordu pourrait être sauvé en le regardant.
C’est donc par un acte de foi, non pas bien sûr dans le serpent lui-même mais dans le remède proposé par Dieu, qu’ils pourraient échapper à la mort. Dieu seul donnera le salut, si on lui fait confiance !
Dans son dialogue avec Nicodème, Jésus précise que cet épisode préfigurait le mystère de sa crucifixion. Son élévation sur la Croix révélera l’amour salvifique de Dieu, et le salut éternel sera désormais lié à l’acte de foi en sa personne.
Si au temps de Moïse le serpent de bronze était lié en premier au rejet de Dieu par le peuple, désormais la croix précèdera tout jugement pour signifier son amour. Et s’il y a jugement et condamnation, cela proviendra du cœur des hommes s’opposant sciemment à cette révélation.
Pour nous aider à renouveler notre regard de foi sur la Croix, l’Église invite, à partir du 5e dimanche de Carême, à cacher les crucifix dans les églises en les recouvrant de voiles violets. Pendant la Semaine Sainte les célébrations liturgiques nous feront revivre les événements de la Passion, jour par jour, puis heure par heure, jusqu’à l’heure du Crucifiement. C’est lors de la célébration du Vendredi Saint qu’aura lieu le dévoilement de la Croix, et chacun pourra alors venir l’adorer en l’embrassant.
Puissions-nous devenir, comme l’écrivait le cardinal Hans Urs von Balthasar, de véritables chrétiens en sachant déchiffrer sur le visage du crucifié, la beauté et l’amour de Dieu.
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Paroisses Hebdo n°246
Partout en France, les témoignages concordent : une nouvelle génération frappe à la porte de nos églises. Cela ne fait pas beaucoup de bruit, les grands médias n’en parlent pas, et nous ne l’avions peut-être pas remarqué, mais c’est une réalité. Lors de la Messe des Cendres, des centaines de jeunes, venus d’on ne sait où, sont venus remplir les rangs de notre cathédrale et de nos églises.
Attirés par une vidéo aperçue sur les réseaux sociaux ? Entraînés par des copains ? En recherche d’identité ? « Si mes voisins font le Ramadan, pourquoi ne ferais-je pas le Carême… » Ne jugeons pas trop vite ces jeunes avec des réponses hâtives ou sociologiques. Oui, il y a une conséquence directe de la déchristianisation : comme les jeunes ne sont plus baptisés à la naissance, ils sont plus nombreux « statistiquement » à vouloir le faire à l’âge adulte.
Mais ce n’est pas la seule raison. Il y a clairement une soif de sacré et de profondeur dans la nouvelle génération qui semble beaucoup plus curieuse du fait religieux que les générations précédentes, précisément parce qu’elle a le sentiment de n’avoir rien reçu. Non seulement on ne constate aucune hostilité des jeunes envers la foi, mais au contraire, la plupart d’entre eux considère qu’elle est une réalité indispensable pour bâtir une existence solide et heureuse dans un monde troublé.
Cette génération est un « terrain » à la fois vierge et fertile, mais qui nécessite un accompagnement soutenu. Lorsqu’on n’a pas la chance de grandir dans une famille chrétienne, ou lorsque l’on est le seul pratiquant de son entourage, on peut être tenté par le découragement.
L’enjeu pour nos communautés chrétiennes est immense : saurons-nous accueillir ces jeunes (et ces moins jeunes !) tels qu’ils sont, aller à leur rencontre, les impliquer réellement dans notre vie paroissiale ? Nous avions peut-être fini par en douter, mais le Christ est éternellement jeune. Aujourd’hui encore il appelle de nouveaux disciples, et avec eux il nous renouvelle dans la grâce de notre baptême !
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